Revue de Napoléon Dynamite

En 2004, un film éblouissant coûtant seulement 400 000 $ arrivait sur le marché du cinéma indépendant. Il racontait l’histoire d’un imbécile qui levait la tête pour prétendre qu’il existait. Rester muet. Notre avis.

Je dois avouer que je partage le monde entre ceux qui sont placés devant Napoléon Dynamiteen trouve un comédie loufoque assez drôle, et qui est ému. Je suis ému. Maintenant que le film de Jared Hesse joué par l'emblématique (oserons-nous?) Jon Heder il a accompli 20 ans, je continue de m'interroger sur tout ce qu'il m'a communiqué, depuis que je l'ai croisé. Je voudrais commencer par dire qu'à mon avis, c'est un film qui est particulièrement valorisé en le visionnant dans la langue originale, en raison de la curieuse nature des inflexions et des tons utilisés, je recommande donc de le vivre ou de le revivre de cette façon. .

Napoléon Dynamite est l'histoire du Napoléon, lycéen stupide et maladroitqui aide son ami dans la province de l'Idaho Pierre participer aux élections des représentants de l'école, en essayant d'être cool. Une condition exclue par son apparence et son mauvaise vitesse mentale. Il est entouré de personnages qui ne l'aident pas du tout, à commencer par son frère Kipqui se met en colère parce que « discuter avec des femmes toute la journée« . En d'autres termes, l'intrigue du film ne semble pas vraiment originale. Ne vous y trompez pas.
Le fait est que l’intrigue et le contenu de Napoléon Dynamite auraient pu être racontés de mille manières déjà vues. Cela aurait pu être une histoire centrée surisolement culturel de la province américaine (choix d'insoumission, dénonciation sombre, roman policier). Cela pourrait conduire àaffection piétiste pour les simples avec style Forrest Gump. Cela aurait pu en devenir un célébration nostalgique des années de jeunesse. Napoléon Dynamite, même s'il suggère parfois ces voies, est avant tout un film affectueux et sincère sur un idiot.

Comment transmettre de l'amour à un homme stupide, en faire lehéros d'une histoire sans tomber dans le stéréotype du « perdant » (ce qui n'est pas forcément stupide) ? Il n'y a pas de réponse à cette question, ou plutôt la réponse est une autre question : pourquoi pas ? Napoléon est généreux, mais sinon il n'a pas un talent unique : il veut être élégant mais ne sait pas s'habiller, il veut dessiner mais on le refuse, il aimerait séduire une fille de son âge mais a du mal à interpréter refus non explicites. Il est laid, dégingandé, ressemble à une version réelle de Beavis et Butthead. Le génie du scénario du réalisateur Jared Hesse et sa femme Jérusha il s’agit d’infuser toute l’histoire d’un énorme, colossal, puissant : « Donc? » Les stupides ou les laids ne peuvent pas être aimés, ils n'ont pas le droit de prétendre l'être traité avec respect et dignité? Nous sommes tous prêts à considérer cela comme une question rhétorique, mais le nœud de Napoléon Dynamite réside justement dans le fait de nous faire baisser la garde face à la bêtise évidente de son protagoniste, sans jamais l'avilir. grain ou message ambulant. Ceci est obtenu en décrivant le contexte entourant Napoléon comme tout aussi ennuyeux et abasourdi, mais d'une manière ou d'une autre plus socialement « acceptable » : à mesure que le film avance, nous réalisons leidiotie des autresdont Napoléon est souvent victime, comme dans la scène absurde de la machine à voyager dans le temps achetée sur internet par son oncle, personnage grotesque qui rêve de retrouver ses heures de gloire dans le football semi-professionnel.

Au final, on ne soutient pas Napoléon Dynamite, son frère Kip et ses pairs hébétés Pierre Et Déb « gagner » ou laisser leur marque (même si, dans un certain sens, cela se produit en fait au point culminant), ainsi que parce que nous voulons réellement protégez leur naïveté et leur franchise. C'est un conte de fées et rêve surréaliste, où l'absence d'éducation décente et de stimulation intellectuelle sont des obstacles qui rendent épiques les épreuves les plus simples de la vie. Le film est un antidote à la tentation de l'intimidation facile envers l'individude la se sentir supérieur à moindre coût en visant la cible évidentesans se concentrer plutôt sur l'amélioration d'un une société qui ne lève pas le petit doigt pour élever les gens. Pendant une heure vingt, nous vivons dans un monde où Napoléon refuse d'être puni pour être tel qu'il est. Napoléon il doit se sauver: même sur les réseaux sociaux, ce ne serait pas facile aujourd'hui. Il n'y a rien de plus héroïque.
Jared Hess sert cette vision poétique inestimable dans une sagesse stylistique pleine d'esprit, peut-être un peu hipster dans le générique d'ouverture mis en scène sur des aliments et des objets, mais sublime dans crescendo final. Enchantant ceux qui sont alors prêts à se laisser enchanter, le film abandonne pour sept minutes aux dialogues (sauf une phrase finale) et laissez parler les images, les sourires et trois chansons : Chaleur en conserve de Jamiroquai, la Musique pour un harmonium retrouvé de Simon Jeffes, se terminant par le parfait La promesse par Quand à Rome. Alors que tous les psaumes se terminent par la gloire. Même et surtout pour les idiots.