Un endroit calme : bilan du premier jour

Le troisième film de la saga sur les extraterrestres voraces qui déchirent tout ce qui fait du bruit sort en salles. Le film raconte une histoire avec de nouveaux personnages par rapport aux titres précédents A Quiet Place et A Quiet Place II.

Chuthhhhhh.
Le message, pas du tout caché entre les lignes, de la saga A Quiet Place est de se taire. S'écouter soi-même et écouter les autres vous sauve la vie. Des conseils qui peuvent facilement être compris, mais pas appliqués. Il est trop tard à l’ère bruyante des réseaux sociaux où si vous ne vous exprimez pas, vous n’existez pas. Et le pourcentage de ceux qui s’expriment a désormais brisé tous les instruments permettant de le mesurer. Que ce soit intentionnel ou non, c'est une lecture rafraîchissante lorsqu'elle est liée à un film de divertissement hollywoodien.

Il n’y avait pas de réseaux sociaux dans les deux premiers films réalisés par John Krasinski et il n’y en a pas dans ce film. Depuis le monde post-apocalyptique que nous avons connu, nous remontons le temps pour comprendre comment tout a commencé. Avec une autre histoire et d'autres protagonistes. Un endroit calme : Jour 1 se déroule à New York pour montrer l'effet du chaos urbain suite à l'arrivée des monstrueux extraterrestres, idéalement vers 2006 à en juger par un iPod dans la main du protagoniste Sam. Interprétée par Lupita Nyong'o, la femme est une patiente en phase terminale qui tente de survivre à l'invasion en compagnie de son chat Frodon, heureusement peu généreux en miaulements. Dans le seul but de manger une pizza Patsy's avant de mourir, il rencontre un étudiant en droit avec qui il partage le voyage, qui a le visage de Joseph Quinn.

Krasinski reste co-scénariste de l'histoire et producteur, mais le scénario et la réalisation passent à Michael Sarnoski. Disons tout de suite ce que le film perd forcément par rapport à ses prédécesseurs : bruit minimum = mort atroce n'est plus une nouveauté et tout ce qui pourrait être fait pour donner un nouveau visage au même concept, les producteurs et l'auteur le font. Nous quittons l'intimité des bois des aventures précédentes et entrons dans le verre et le béton d'une histoire qui tente de se renouveler avec de nouveaux visages. On a déjà vu New York attaqué à de nombreuses reprises et, hormis la première demi-heure, le réalisateur fait tout son possible pour nous ramener le cœur des deux protagonistes. La présence même du chat semble faire partie de la liste des choses à inventer afin de donner sa propre personnalité à ce troisième chapitre.

Sarnoski garde en tête la conscience de ce qu'il ne peut plus faire et se concentre sur le parcours du combattant de ses personnages, essayant de ne jamais perdre de vue leur humanité face à des prédateurs aveugles et impitoyables. Le film reste efficace justement grâce à ce qu'il propose dans la bonne durée de 110 minutes. Peu d'éléments narratifs, histoire de survie essentielle, suspense prévisible mais fonctionnel. En bons professionnels qu'ils sont, Nyong'o et Quinn font un excellent travail. Lorsque le divertissement prend fin, nous nous retrouvons face aux extrêmes de ce que notre monde des médias sociaux nous propose dans l'avalanche de posts qui nous submergent chaque jour : le silence (absent), la pizza et le chat (omniprésent).